De nombreuses légendes, antiques et médiévales, racontent que l’Engoulevent (Caprimulgus europeaus) venait nuitamment traire les troupeaux de caprins ! ce qui lui valut, selon une première approche étymologique, son nom issu du verbe « engouler » signifiant avaler, ainsi que le sobriquet de « têteur de chèvre » qui lui est donné par nos voisins anglais, allemands, italiens et espagnols.Mais si l’on précise l’étymologie française, l’Engoulevent est un avaleur … d’air !
En effet, insectivore chassant en vol, il sévit la nuit, en particulier à l’aube et au crépuscule, souvent à proximité des troupeaux (d’où probablement la légende) ; il fréquente également les friches, les bois clairsemés aussi bien de feuillus que de conifères, et les coupes.Ses heures d’activités en font souvent une victime de la circulation nocturne. Le jour, il se repose couché à terre ou sur une branche. Son plumage de couleur feuille morte, strié et barré, lui assure une protection naturelle efficace lorsqu’il demeure immobile.
On l’entend principalement de nuit en période de nidification. Son chant est un ronronnement typique, continu, sonore, rapide et dur. Il est émis sur plusieurs minutes et il est audible à 1 km. Il le répète pendant des heures du crépuscule à l’aube, avec quelques pauses. Le couple d’engoulevents fréquente souvent le même site chaque année. Dès son arrivée à la mi-mai, le mâle parade au dessus de la femelle, ailes et queues largement déployées afin de lui dévoiler ses éclatantes taches blanches. Il lui arrive également de relever les ailes et de les rabattre sèchement en produisant un bruit semblable à un claquement de fouet. A la fin mai, la femelle pond 2 œufs de couleur blanc – crème avec des marbrures brunes et grises. Il n’y a pas de nid et les œufs sont déposés à même le sol. Les deux adultes se relaient la nuit pour couver afin que chacun puisse chasser, cependant la femelle couve seule pendant la journée. L’éclosion a lieu au bout de 18 jours et les poussins sont nourris d’insectes par les deux parents. Toutefois le mâle peut s’en charger seul si la femelle est occupée à une seconde ponte. Les jeunes sont précoces et commencent à sortir du nid au bout d’une semaine. A l’âge de 17 ou 18 jours, ils sont aptes à voler et ils sont prêts à entamer la longue migration vers l’Afrique.