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The withdrawal of the lower limit of the Posidonia oceanica seagrass meadow in the Bay of Hyères (NW Mediterranean): a combination of natural and human-induced recent and ancient phenomena?

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Sites
Aire maritime adjacente
Hyères
Mer
Theme
Flore marine

Résumé. Le recul de la limite inférieure de la prairie à Posidonia oceanica dans la
baie de Hyères (Nord-Ouest de la Méditerranée) : une combinaison de phénomènes
d’origine naturelle et anthropique, récents et anciens ? Les prairies à Posidonia oceanica
sont très sensibles aux perturbations d’origine humaine ou naturelle. Ici, les auteurs s’intéressent
à la régression de la prairie près de sa limite inférieure, dans la baie de Hyères (Provence,
France). À la demande du Parc national de Port-Cros, des prélèvements de matte morte
(couche la plus superficielle) ont été réalisés près et au-delà de la limite inférieure actuelle
de la prairie, entre 26 et 37 m de profondeur. Des datations au moyen du 14C permettent
de formuler des hypothèses quant à l’ancienneté de la mort de P. oceanica. Cette mort
a pu se produire entre 160±100 (-29 m) et 1050±110 années BP (-37 m) (BP = avant le
présent) ; plus la profondeur et la distance à la côte augmentent, plus elle est ancienne. Il
est à noter que le recul de la limite inférieure de la prairie à P. oceanica concerne aussi bien
des sites fortement impactés par les activités humaines (comme la baie de Hyères) que des
sites supposés non ou peu impactés, (comme l’île de Port-Cros). Dans la baie de Hyères,
plusieurs hypothèses, qui ne s’excluent pas, peuvent expliquer ce recul, récent ou ancien,
réel ou apparent. (i) Le chalutage. (ii) L’érosion post mortem du ‘toit’ de la matte morte, due
au chalutage ou à l’hydrodynamisme (dans ce cas, les dates anciennes constitueraient un
artéfact). (iii) La compaction de la matte morte au cours du temps, matte morte qui ne serait
pas aussi imputrescible qu’on l’a affirmé ; cette compaction serait responsable du mélange,
dans les prélèvements, de niveaux récents et plus anciens (dans ce cas également, les dates
anciennes constitueraient un artéfact). (iv) La montée, actuelle et ancienne, du niveau de la
mer ; les P. oceanica les plus profondes se trouvent alors sous la profondeur de compensation
et meurent. (v) Le changement climatique actuel et ancien, avec des températures trop basses
lors d’un épisode très froid tel que le Petit-Âge Glaciaire des 13ième-18ième siècle. (vi) Enfin,
des épisodes de turbidité liés aux activités humaines ; l’un d’eux a pu se produire à la fin du
Moyen-Âge, quand les défrichements massifs liés à l’expansion démographique ont jeté à
la mer les sols forestiers qui s’étaient formés après la chute de l’empire romain. Le recul de
la limite inférieure de la prairie à P. oceanica est plus marqué dans les zones impactées par
l’homme, telles que la baie de Hyères, que dans les zones peu impactées, où il peut alors
être uniquement dû à la montée du niveau de la mer, au réchauffement de l’eau et à des
épisodes climatiques.

Cette traduction en français du résumé anglais et des mots-clés ne figure pas dans
l’article original. Elle est due à Charles-F. Boudouresque, qui a en outre ajouté des
précisions qui ne figurent pas dans le résumé anglais. Les lecteurs intéressés peuvent
demander au premier auteur (corresponding author) de leur adresser le pdf intégral de
l’article.


Mots-clés : Posidonia oceanica, radiocarbone, régression, changement global.

Authors BOUDOURESQUE C.F., ASTRUCH P., GOUJARD A., ROUANET E., BONHOMME D., BONHOMME P.
Editor Parc national de Port-Cros
Number of pages 2
Reference Sci. Rep. Port-Cros Natl. Park, 33: 227-228 (2019)
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