The Mediterranean species of Hornera Lamouroux, 1821 (Bryozoa, Cyclostomata): reassessment of H. frondiculata (Lamarck, 1816) and description of H. mediterranea n. sp. Zoosystema, 42 (27): 525-545.

Résumé. Les espèces méditerranéennes de Hornera Lamouroux, 1821 (Bryozoa, Cyclostomatida) : réexamen de H. frondiculata (Lamarck, 1816) et description de H. mediterranea n. sp. Le genre Hornera Lamouroux, 1821, qui comprend un grand nombre d’espèces de cyclostomes Cancellata érigées, rigides, ramifiées et très calcifiées, est représenté en Méditerranée par deux espèces, H. frondiculata (Lamarck, 1816), l’espèce-type du genre, et une espèce citée sans nom spécifique ou bien identifiée à tort comme H. lichenoides (Linnæus, 1758), une espèce nordique, désignée comme menacée en Méditerranée (Convention de Barcelone, Annexe II). Un matériel abondant incluant de grandes colonies bien préservées, récoltées en plongée, a permis de définir en détail les traits morphologiques et écologiques des deux espèces, conduisant à une meilleure caractérisation de H. frondiculata et à la description d’une nouvelle espèce, H. mediterranea n. sp. Dans l’état actuel des connaissances, les distributions de ces deux espèces indiquent qu’elles sont endémiques de Méditerranée, vivant entre 30 et 100 m sur des parois rocheuses ombragées ou bien sur des fonds meubles avec des éléments grossiers pour H. frondiculata, et entre 55 et 200 m uniquement sur des fonds meubles pour H. mediterranea n. sp., mais les deux espèces peuvent cohabiter dans le même microhabitat. L’occupation par H. frondiculata de deux types très différents d’habitats se traduit par une remarquable plasticité de la forme des colonies et des ramifications qui permet d’optimiser la capture des particules alimentaires selon les conditions locales de circulation.
Mots-clés : cyclostomes, biogéographie, distribution écologique, forme coloniale, stratégie de reproduction, protocole ASP-DB annexe ii, espèce nouvelle.
Commentaire de l’auteur sur la présence de Hornera spp. dans les îles d’Hyères. Cette étude a eu comme base un abondant matériel accumulé depuis les années 1960. La majorité des spécimens étudiés provient des eaux provençales, principalement entre Marseille et La Ciotat. Quelques spécimens ont toutefois été récoltés dans les parages des îles d’Hyères. Hornera frondiculata, au sud de Porquerolles (60-65 m, coll. A. Castric), et à Port-Cros, au sud de l’îlot Gabinière (50-58 m, St. JGH-72.26) ; Hornera mediterranea, au sud du Cap d’Armes de Porquerolles (130 m, St. JGH-76.24), et à l’est de l’île du Levant, sur le banc du Magaud (100 m, St. JGH-71.27).